Nous proposons ici deux films :
1.
Film d'archive
américain
Ce film est libre de droits [
Public
Domain Enhancement Act].
Tourné le 15 ou 16 août 1944, probablement par
Leon Rosenman qui était
du
First Army Signal
Corps et détaché à
plusieurs occasions auprès de la
Third
Armored Division.
Communiqué aimablement par
Archives de Guerres
(M. Dominique Forget).
Certaines séquences sont reprises dans un film qui retrace le trajet de la
Third Armored Division en France,
voir ici de 1:29 à 2:42.
Voir également sur le
site
du 65e anniversaire du Débarquement (mais avec une
date erronée).
Séquences du film:
- mouvements d'hommes et de
véhicules
- maisons
détruites et incendiées dans le bourg de
Rânes: boutiques du marchand de journaux, de meubles
et de Charles Sérée
- hommes
qui ramassent des journaux, une femme observe
- incendie,
maisons détruites, boutique de Charles
Sérée
- route de la
Ferté-Macé, murs du parc du château,
canon allemand
- destructions dans le bourg
- deux femmes dans le bourg
- panneaux
indicateurs allemands
- maison détruite
- soldats américains et
habitants, char qui passe au
premier plan
- char qui passe dans le bourg
- Charles Sérée
et trois autres hommes
ramassent des affaires
- clap improvisé Rosenmann Unit "Kay" 1 Ranes
- entrée de
véhicules et de soldats dans
le bourg route de Carrouges, panneau indicateur "Rânes"
- destructions dans le bourg et
incendies
- chat
dans les décombres
- maisons
détruites et incendiées
- l'église
et la place de l'église, deux habitants
- l'ancienne
mairie
- l'abbé
Lévesque
porte un drapeau français devant le château
accompagné de son enfant de choeur avec un bandeau sur la
tête (M. Legot)
- Lucien
Bouchard et quatre autres hommes ramassent les morts dans la cour
Chauvin (bombardement du 14 Août)
- chien
dans les décombres
- clap
improvisé Rosenmann
2 "Kay" Ranes
- intérieur
de l'église; personnage non identifié
2.
Film français d'origine inconnue tourné peu
après la
libération du village un jour de marché
Date
exacte inconnue.
Le film est de médiocre
qualité
mais les baraquements de la reconstruction et les
dégâts
sur le château sont bien visibles.
Si vous connaissez l'auteur de ce film ou ses ayants droit, merci de
nous le faire savoir.
Observations
de Jean Jaigu sur le film
d’amateur tourné au "marché"
de Rânes
1 –
Marché
ou
Foire ou Comice agricole ?
La
manifestation est donc filmée
un samedi et se déroule en hiver : les quelques
arbres
aperçus ont perdu leurs feuilles et les hommes sont
chaudement
vêtus de manteaux ou de
« canadiennes »
avec col en fourrure qui étaient à la mode
à
l’époque. De son côté, le
gendarme qui est là
pour régler la circulation porte une capote noire.
Plus qu’un marché ordinaire
du Samedi, il s’agit vraisemblablement de la foire
annuelle de
la Saint Rigobert (qui avait encore lieu à cette
époque
début Janvier) ; cela explique la
présence des
bestiaux et d’exposants plutôt exceptionnels comme
la maison
Bédouelle de Briouze qui présentait des machines
à
coudre et des cyclomoteurs (elle représentait la marque
Motobécane et c’est là que mon
père a
d’ailleurs acheté sa première mobylette
en 1954).
NB :
Pour un Comice agricole
cantonal, avec concours des plus belles bêtes
d'élevage, le nombre de bestiaux était assez
important.
2
– en quelle année ?
Les
constructions
Après
les destructions de la
guerre, la plupart des habitations-boutiques sont
reconstruites ;
celle qui est en cours d’achèvement est
destinée à
abriter la quincaillerie Sochon, le bureau de tabac-café
Lantoine et le café du Commerce à
l’angle (dans le
film, ce « café »
Oger est encore
debout, de même que la charcuterie Bruneau ; par
conséquent le rond-point n’existe pas, ni le
nouveau tracé
de la route d’Écouché).
Quelques
baraquements provisoires sont
toujours en place : le café-épicerie
Millet sur le
site de l’ancienne mairie (où est
stationnée la 203
camionnette), le grand baraquement place de
l’église,
face au château, avec le café-restaurant St Pierre
(le
long duquel la maison Bédouelle à
installé son
étal), le salon de coiffure Serée…
Le
nouveau clocher – provisoirement
raccourci et couvert de papier goudron- a été
refait à
neuf mais l’horloge du bourg
(précédemment sur la
Mairie) n’est pas encore installée avec ses 4
cadrans sur la
tour de l’église.
Du
côté des moyens de
locomotion
-
on voit encore plusieurs carrioles
(dont les chevaux sont détachés puis
attachés au
mur du château où de nombreux anneaux attendent
les
cordes, y compris celles des bestiaux les jours de foire)
-
pas mal de vélos
-
de rares voitures : on voit en
particulier une 203 Peugeot camionnette bâchée
(le modèle berline a été
présenté
au salon de l’auto de 1949, le 1° modèle
camionnette a
dû sortir en 1950). Une 4 CV Renault est également
identifiable (1° sortie au salon de 1946).
Du
côté du public
Quelques
visages ne me sont pas
inconnus mais je ne peux mettre de nom sur le gendarme.
Le
facteur est Louis Mary qui habitait alors la Boussardière.
Par
contre, je reconnais avec certitude
le fils Chopin (prénom :
René ?), des
Noës, tête
nue, à l’arrêt, en discussion, et
probablement 3
autres personnes : le père Alphonse
Véraquin, de la Noëvre, avec sa
casquette plongeante que l’opérateur suit quelques
minutes,
Maurice Gallot, de la Barbelière, qui était
fermier
pour André Duval
(boulanger-pâtissier), à
l’arrêt en discussion avec son petit
béret sur la tête et un garçon -
tête
nue - qui traverse le champ de la caméra,
âgé
d’environ 14 ans et qui me semble bien être Jean
Lessellier
de la Bruyère. (Il était mon voisin de table dans
la
classe de fin d’études de Monsieur Maufrais en
50-51. Il
doit être toujours en vie ; il suffirait de lui
demander
de se reconnaître).
La
présence de jeunes enfants
(fin de film) indique qu’il est midi passé car
à
cette époque il y avait
« école »
le samedi et l’assiduité était
sévèrement
contrôlée.
Enfin,
il y a peut-être lieu de préciser que certaines
vues
plongeantes ont été très certainement
prises
depuis une fenêtre du 1° étage du pavillon
d'angle du
château (actuellement occupé par la Poste);
à
l'époque, les PTT étaient à
côté de
la boucherie Chauvin, au nord de la place. L'autre pavillon d'angle de
la cour d'honneur du château - dont on aperçoit
les murs
à un moment du film - n'était pas encore
reconstruit
à la suite de son incendie de la Libération (avec
toutes
les archives duchâteau).
Conclusion
Il s’agirait - selon moi - de la foire
Saint Rigobert de Janvier 1951 ou 1952.
Le nom du cinéaste ? Je
n’en ai aucune idée. (À
Rânes, à cette époque, les possesseurs
de caméras - en dehors du pharmacien et du
curé - étaient peu nombreux).
[Il s'agit probablement d'une personne qui n'était pas de
Rânes]